L’Aspartame est-il innocent ?? comme le Confirme l’EFSA

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a conclu mardi que l’aspartame était sans risque pour la santé aux niveaux actuellement autorisés en Europe. Une décision qui a de quoi réjouir de nombreux acteurs du secteur agroalimentaire.L’aspartame est un additif utilisé dans l'industrie agroalimentaire et destiné à sucrer les aliments et les boissons. Il est aujourd'hui présent dans un très grand nombre de produits, notamment allégés. Pourtant, il ne fait pas l'unanimité.

Depuis quelques années, des inquiétudes sont apparues sur les effets potentiels de l'aspartame sur la santé. La substance est ainsi accusée de provoquer des malformations congénitales chez les bébés dont les mères consomment de l’aspartame, d’être à l’origine de troubles psychiatriques et neurologiques, de tumeurs cérébrales, de sclérose en plaques, de crises d’épilepsie…

La liste est longue. L'édulcorant est également accusé d'aggraver certaines maladies. Enfin, les nutritionnistes estiment que cette substance pourrait au final faire consommer plus de calories, en alimentant une sensation de faim.

Pas de risques aux niveaux actuels d'exposition

Face à ces affirmations inquiétantes, l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) a mené une nouvelle enquête sur la question. Mardi, l’Autorité a publié son rapport révélant les conclusions de la "première évaluation complète des risques associés à cet édulcorant de synthèse" dans lequel elle conclut que la consommation d'aspartame est sans risque pour la santé au niveau aujourd'hui autorisé en Europe. "L'aspartame et ses produits de dégradation sont sûrs pour la consommation humaine aux niveaux actuels d'exposition", indique l'EFSA. Par conséquent, l'Agence "exclut le risque potentiel que l'aspartame provoque des dommages aux gènes ou induise le cancer". Les experts ont "également conclu que l’aspartame n'entraînait pas de dommages pour le cerveau et le système nerveux et qu'il n'affectait pas le comportement ou le fonctionnement cognitif chez les enfants et adultes", tout du moins si on se base sur les études et données scientifiques disponibles. Toutefois, le document estime que la phénylalanine, un des composants de l'aspartame, présente un risque pour les personnes souffrant de phénylcétonurie, une maladie héréditaire du métabolisme assez rare. Les personnes qui en souffrent doivent donc s'abstenir d'en consommer, rapporte l'AFP.

Une dose journalière acceptable "adéquate"

"Pour la population générale, la dose journalière acceptable (DJA) actuelle de 40 mg par kg de poids corporel par jour constitue une protection adéquate", relève l'Agence. "Il n'y a donc pas lieu de revoir cette DJA". Concrètement, cela autorise un enfant de 20 kg à consommer 1,5 litre de soda édulcoré par jour. Même à cette quantité, l’enfant resterait en dessous du seuil préconisé, a indiqué lors d'une conférence de presse un des vice-présidents du comité d'experts, Claude Lambré. Il admet néanmoins que "consommer journellement six cannettes et dix yaourts" sucrés à l'aspartame "ne rentre pas dans le cadre d'un régime raisonnable" ! Sans surprise, cette décision a réjoui l'industrie agroalimentaire qui emploie abondamment l’aspartame notamment dans les sodas (lights), desserts, chewing-gums (sans sucre) et tous les produits de régime (allégés).

Un verdict salué et contesté

La première à se féliciter de ce verdict provisoire est l’Association Internationale pour les Edulcorants (ISA), qui représente le secteur. Le groupe américain Coca-Cola, a "salué une décision qui vient corroborer les conclusions de plus de 600 travaux scientifiques sur 40 ans". Hervé Nordmann, président du comité scientifique d'ISA France, a ajouté que "dans ce débat plus idéologique que scientifique, les conclusions sans réserve rendues aujourd’hui par l’EFSA vont rassurer les Français". Pour autant, tout le monde n'est pas convaincu de la véracité des conclusions rendues par l’EFSA qui est soupçonnée par certains de céder aux pressions de l'industrie. Ainsi, Corinne Lepage, eurodéputée et ex-ministre française de l’Environnement, estime que l’avis rendu n’est plus ni moins qu’un "copié-collé des études des fabricants". Dans un tweet repris par l'AFP, elle a déclaré : "L'EFSA n'a pas su édulcorer son avis sur l'aspartame". Reste que ces conclusions doivent encore être évaluées par la Commission européenne, et par les États membres. Avec cette décision, ils devront désormais justifier scientifiquement leur choix s’ils désirent réduire la DJA actuelle.

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