Une exoplanète ‘habitable’ à 50 années-lumière de la Terre ?

Conception d'artiste de la planète Gliese 163c découverte dans la constellation de Dorado (Crédits : PHL @ UPR Arecibo)

 Publiant leur découverte dans la revue Astronomy & Astrophysics, des astronomes européens de l’observatoire ESO ont établi l’existence d’au moins une nouvelle exoplanète potentiellement habitable près d’une étoile située à 49 années-lumière de nous.

La liste des planètes potentiellement habitables s'allongent une nouvelle fois. Comme ils l'expliquent dans la revue Astronomy & Astrophysics, des  astronomes européens viennent en effet d'en découvrir une nouvelle grâce au spectographe HARPS, spécialement affecté à cet usage, qui équipe l’European Southern Observatory (ESO) de La Silla au Chili. D'après les informations dévoilées, cette ‘super-Terre’ orbite autour de l'étoile du type naine rouge Gliese 163 et se trouve à 49 années-lumière de notre planète dans la constellation de la Dorade, visible depuis l’hémisphère sud.

Baptisée Gliese 163c, la nouvelle exoplanète aurait une masse 6,9 fois supérieure à celle de la Terre et un rayon 1,8 à 2,4 fois supérieur à celui de notre planète, d'après les calcules effectués par les scientifiques. Elle orbiterait autour de son étoile en 26 jours et recevrait d’elle 40% d’énergie lumineuse de plus que la Terre n’en reçoit du Soleil. Quant à sa constitution principale (eau ou roche), elle reste pour l'heure incertaine. "Nous ne connaissons pas les propriétés de l'atmosphère de Gliese 163c, mais, si l'on suppose qu'il s'agit d'une version réduite de l'atmosphère terrestre, sa température de surface pourrait être d'environ 60°C", ont indiqué les chercheurs cités par Sci-News. La planète pourrait donc présenter une température compatible avec d’éventuelles formes de vie extrêmophiles.

Néanmoins, le potentiel habitable des planètes orbitant autour de naine rouge est l'objet d'un véritable débat dans la mesure notamment où ces étoiles sont plus actives et que leur vent stellaire s'avère bien plus érodant pour les atmosphères planétaires. Des facteurs qui pourraient exclure un potentiel de vie pour les petites planètes mais pas pour celles dont l'atmosphère est plus épaisse. "La mission Kepler de la NASA a détecté 27 exoplanètes potentiellement habitables parmi plus de 2.300 exoplanètes qui attendent d'être confirmées. Certains de ces corps semblent beaucoup ressembler à la Terre. Malheureusement, ils sont bien plus loin que Gliese 163 et il sera quasiment impossible de déterminer si ce sont vraiment des mondes habitables avec les futures observations", expliquent encore les chercheurs.

Néanmoins, "les analyses statistiques des données de Kepler suggèrent que ces planètes sont très communes dans la galaxie. Aussi, beaucoup d'autres mondes ressemblant à la Terre attendent d'être découverts dans notre voisinage solaire, tel que Gliese 163c", estiment-ils. D'ailleurs, cette planète n'est pas la seule identifiée puisque l'équipe a également détecté une plus grande planète, Gliese 163b, en orbite beaucoup plus étroite autour de Gliese 163, dont elle fait le tour en une période de 9 jours. Une troisième planète – dont l’existence n’est pas confirmée – pourrait également être en orbite autour de l'étoile, mais beaucoup plus loin.